A.PILIOKO
Aloi Pilioko, peintre polynésien, née le 11 juin 1935 dans l’île d’Uvea à Wallis, village de Alele, dans la famille d’un tufunga, maître artisan, constructeur de cases rituelles et spécialiste de la cérémonie de kava. N’a pas reçu d’instruction professionnelle. Sa rencontre avec N.Michoutouchkine en 1959 à Nouméa, ou ce dernier présentait une de ses expositions, a changé le cours de sa vie. Ayant apprécié le talent du jeune homme, N.Michoutouchkine l’aida à devenir peintre. Ces dernières années A.Pilioko a participé à toutes les expositions et expéditions organisées par N.Michoutouchkine et s’est perfectionné comme artiste.
A.Pilioko est l’un des maîtres réputés de l’Océanie ou il a exposé bien des fois ainsi qu’en Australie et en Europe. Il a travaillé également en tant que designer (Université fidjienne, Ecole des unions de crédit à suva, poste de port villa, Hôtels UTH à tahiti et noumea, Banque indo-suez à Villa). Ses dessins et broderies sont demandés par les collectionneurs. Pour ses travaux A.Pilioko s’est vu décerné trois médailles d’or aux expositions de Suva, Paris, Noumea. Des cartes postales et des timbres reproduisant ses œuvres ont été mis en vente à plusieurs reprises en France. A.Pilioko est détenteur de la médaille de chevalier des arts et lettres. Actuellement A.Pilioko vit toujours à Port Villa.
MICHEL GERARD
Ghoulam de son vrai nom est née à Copenhague en 1949. Trois mois plus tard ses parents déménagent pour Paris. Son père employé de la compagnie air France est passionné par l’art en général. La maison dans laquelle ils habitent recèle des souvenirs rapportés lors de séjours en Afrique. En 1968, alors que la vague hippie atteint son apogée, Ghoulam étouffe dans la capitale, sa décision mûrement réfléchie, il prend l’avion à destination d’un pays qui le fascine, l’Inde.
Son élan de liberté a failli être stoppé net par sa première mésaventure. En effet le vol de son passeport le contraint à faire escale quelques mois en Afghanistan, à Kaboul. Cette parenthèse obligée va lui ouvrir de nouveaux horizons. Il a été particulièrement touché par les couleurs, les odeurs ainsi que le modèle de tolérance dont faisait preuve ce pays et sa capitale. Après quelques mois de retard Ghoulam finit par poser ses bagages en inde. C’est à cette période là qu’il prend goût à l’art et aux antiquités. Il devient grossiste de bijoux en or et en argent. A l’époque le gramme d’argent ne coûtait qu’une roupie. Son affaire tourne bien, sa clientèle se compose aussi bien de touristes que de marchands locaux. Lors d’un séjour en Nouvelle Calédonie, il rencontre sa femme d’origine somalienne. Le couple retourne en Inde. De cette union naîtront deux filles.
La famille finit par s’installer en Nouvelle Calédonie, il décide avec un ami d’ouvrir un magasin de meubles neufs et anciens et de bijoux. Au fil des ans ils se spécialisent essentiellement dans les antiquités et les pièces d’art venues des indes, d’Indonésie, de Chine , du Japon et de l’Océanie. Ghoulam parcourt tous ces pays à la recherche de pièces rares et surprenantes. Jusqu’en 1994, l’affaire prospère puis l’entreprise connaît quelques difficultés, les antiquités connaissent une période délicate. Le surmenage, le stress, Ghoulam n’en veut pas, il souhaite conserver du temps pour lui et son troisième enfant Issa. Il préfère rester en harmonie avec lui-même, vendre des pièces qui lui plaisent, même si les fins de mois sont parfois lourdes à gérer.
Aujourd’hui, Ghoulam vie de sa passion des antiquités et des voyages, et il se félicite d’avoir un jour quitté la France pour commencer une nouvelle vie. Il vit toujours à Noumea et est propriétaire du magasin Jungle Palace.
N.MICHOUTOUCHKINE
Peintre français et collectionneur, née le 5 octobre 1929 à Belfort dans une famille d’émigrés russes. A reçu une instruction commerciale supérieure à Paris. Dès le collège, avait commencé à dessiner et peindre à l’huile sous la direction de G.Bourland, élève et ami de Matisse. A poursuivi à Paris ses études de peinture au studio « la grande chaumière ». En 1953 – 1957, a voyagé dans les pays du Proche et Moyen Orient, d’Asie du Sud et du Sud Est. En tant que citoyen français, a accompli son service militaire en 1957 – 1959 en Nouvelle Calédonie. Déjà, en ces années, il entreprenait de collectionner les objets de la vie quotidienne des aborigènes de l’île. En 1959 – 1961 a vécu dans l’île Futuna, ou il travaillait comme directeur commercial d’une maison qui achetait le coprah à la population. En même temps il continuait à collectionner les œuvres d’arts traditionnelles. C’est à Futuna qu’il a déposé les fondations de vastes collections futures.
Depuis le début des années soixante il vit en permanence dans l’île Efate au Vanuatu. Il continue à collectionner des objets d’usage courant et d’art, accomplit de nombreux voyages dans les îles et les archipels du pacifique, organise des expositions d’œuvres des artistes océaniens contemporains, ainsi que des expositions de pièces de sa propre collection. En 1967 il exposait pour la première fois une partie de sa collection en Europe, d’abord en France son pays natal, puis en Suisse, puis dans les années suivantes, en Australie, au Japon, au Mexique. En 1977 N.Michoutouchkine et A.Pilioko ont organisé une fondation pour la sauvegarde des biens culturels de l’Océanie auquel furent transmises 700 pièces de sa collection. De 1978 à 1986, la fondation a été exposée en Europe. N.Michoutouchkine est détenteur de plusieurs décorations françaises et une médaille de chevalier des Arts et lettres .
N.Michoutouchkine est décédé en 2010